Barbuda 9 – 21 Mars 2024

Après une navigation d’une trentaine de miles nautiques dans 20 à 30 mètres d’eau, nous sommes au sud de Barbuda. Objectif : le mouillage de Spanish Point situé à la pointe sud-est de l’ïle.

Bien que les cartes marines soient conformes et fiables, les deux derniers miles se font avec le soleil au zénith pour surveiller les patates de corail. Nous ancrons Sabali dans 4m d’eau cristalline, abrité de la houle derrière la barrière de corail.

Nos copains Zigzag et Lune sont également au mouillage.

Spanish Point est sauvage, éloigné de tout. Un petit paradis pour moyens et grands. 

Comme dans la quasi-totalité des Antilles, les coraux sont abimés, voire ne sont plus qu’un vague souvenir. Barbuda n’échappe malheureusement pas à la règle. La cause au réchauffement de l’eau, à l’acidification des océans et aux cyclones annuels. Mais les récifs gris et mornes renferment toujours de nombreuses langoustes qui pointent leurs antennes au détour d’un trou. Dans le lagon, quelques récifs coralliens éparses restent néanmoins agréables à explorer

De nombreux lambis parsèment le fond sablonneux. Nous en ramassons quelques-uns de bonne taille. Pour les préparer, un petit trou au marteau dans la coquille dure pour pouvoir les extraire de leur coffre-fort. Après les avoir frottés dans le sable pour ôter la partie visqueuse, il reste l’étape du maillet pour attendrir la chair. Ne reste alors plus qu’à les griller au barbecue sur la plage ou à mijoter en rougail épicé.

Les journées sont ainsi rythmées par l’école, les repas, les snorkeling, le wingfoil, la chasse à la langouste et aux lambis, les feux sur la plage et les grillades.

Nous partons à la recherche du lac rose. Après une marche hasardeuse dans les broussailles sèches et piquantes, machette à la main, nous arrivons au lac. Ou plus exactement à ce qu’il en reste. Un marigot cerné de terre craquelée. Barbuda est plate et ne retient pas les nuages. L’île est aride. Les rares cocotiers aperçus au loin sont arrosés artificiellement dans les quelques maisons et hôtels de luxe. Robert De Niro aurait un petit pied à terre vers Diana’s Beach.

Nous gravissons le point culminant de Pelican Point. Bien que gravir une dune de 20 mètres parait un terme quelque peu exagéré ! La côte Est de l’ile est ouverte sur l’Atlantique. L’océan charrie bouteilles, pièges à poulpes des côtes portugaises, filets, aérosols, chaussures et pollution plastique en tout genre qui jonchent les plages de sable blanc. On se sent un peu impuissant face à la quantité. D’autant que cela ne représente qu’une infime partie de la réalité.

Les enfants ramassent des bouées de toute forme. « ça peut servir ! » mouais … 

Quinze jours de paradis bleu s’achèvent. En 2017, le cyclone Irma a ouvert le lagon intérieur de Barbuda en scindant la dune de sable sur une centaine de mètres. Nous ancrons Sabali à l’extérieur du lagon pour rejoindre la capitale Codrington en dinghy. Les formalités douanières de sortie sont faites par le sosie de Mister T.  Un petit tour à l’épicerie du village nous permettra de trouver de la farine italienne Caputo 00. Un must inattendu pour le pain à bord !

Avant de partir le lendemain pour St Barth, nous allons explorer l’hôtel de luxe abandonné au nord du mouillage. Le temps est resté figé depuis plusieurs années. En approchant de la piste d’hélicoptère, dans un décor qui pourrait servir à un film de survivalisme, nous nous faisons soudainement courser par deux molosses enragés. Nous parvenons à fuir in extremis avant de se faire mordre les mollets. Petite trouille …

Barbuda restera l’un de nos mouillages préférés des Antilles. Pour ses eaux cristallines et la vie de Robinson que nous aurons menée pendant 2 semaines. 

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